Seysses : Les élections municipales du 15 mars 2020 contestées

Article Le Muretain du 11 mai 2020 / découvrez l’original ICI

Vicky VALLIER : « … des maires, des candidats de tous bords élus ou battus le 15 mars et même de simples citoyens qui estiment s’être fait voler l’élection de leur maire. A SEYSSES, comme partout en France, les électeurs se sont massivement abstenus, non pas parce qu’ils ne souhaitaient pas faire entendre leur voix, mais parce qu’ils ont entendu les multiples appels à rester chez soi du Gouvernement amplifiés par la presse et les réseaux sociaux. Pour préserver leur santé et celle de leurs proches ils ont été contraints de s’abstenir … »

Vicky VALLIER Liste AGIR SDR commune de SEYSSES écrit :

1000 maires, élus, candidats l’affirment : « Le maintien des résultats du premier tour est contraire à la Constitution »

Dans un entretien avec Le Figaro (17 avril), Laurent Fabius Président du Conseil Constitutionnel estimait qu’il « semble assez probable que le Conseil Constitutionnel soit saisi de ces questions par la voie de la QPC ». C’est chose faite ! Plus de 1000 maires, élus, candidats, membres de l’association « 50 Millions d’électeurs ! » s’adressent au Conseil Constitutionnel par le biais d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité : « La loi du 23 mars 2020 qui « sanctuarise » les résultats du scrutin du 15 mars est-elle constitutionnelle ? ».

Qu’est-ce qu’une QPC ?

Vicky VALLIER : C’est la possibilité pour tout citoyen partie d’une affaire judiciaire de saisir le Conseil Constitutionnel pour lui demander d’abroger une loi qu’il n’a pas encore examinée. En effet, la loi qui valide le résultat du scrutin du 15 mars a été adoptée en 48 heures par une poignée de députés et sénateurs confinés et promulguée – un record – 5 jours après sa présentation au Parlement. Dans ces conditions, aucune des personnes habilitées à saisir le Conseil Constitutionnel1 n’a pu, ni souhaité le faire.

Pourquoi considérez-vous que la loi qui « sanctuarise » les résultats du 15 mars n’est pas constitutionnelle ?

Vicky VALLIER : Nous affirmons que le scrutin du 15 mars n’a été ni libre, ni universel, ni égal, ni même secret. Chacune de ces conditions est un motif d’abrogation de la loi par le Conseil Constitutionnel. De plus, le maintien des résultats acquis au premier tour fausserait la prochaine élection2 qui devrait se tenir entre septembre 2020 et mars 2021. Comment penser que l’élection des derniers membres d’une intercommunalité3 pourrait être sincère alors que les trois-quarts des élus seraient déjà en place et un Président désigné.

Où est l’universalité du suffrage quand certains maires seraient élus avec les voix de moins de 15% des électeurs de sa commune4, quand 85% des électeurs n’auraient pas voté

Avant sa promulgation, une loi peut être déférée au Conseil Constitutionnel par le Président de la République, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, le président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs. Après la promulgation de la loi, la seule possibilité de saisir le Conseil Constitutionnel est la Question Prioritaire de Constitutionnalité qui peut être évoquée dans toute affaire judiciaire, dans une protestation électorale par exemple.

Si le second tour n’a pas lieu en juin, la loi prévoit que l’on rejouerait plus tard la totalité de l’élection (premier et second tours) dans les communes où le premier tour n’a pas été conclusif.

Les élections des conseillers des intercommunalités (EPCI) se font en même temps que l’élection municipale sur le même bulletin de vote.

Voir « Les vrais chiffres du premier tour des élections municipales »
le maire élu, quand plus de 100 000 citoyens étaient confinés dans les EHPAD ? Quand les délais pour établir des procurations étaient éteints au moment des déclarations du Premier ministre la veille du scrutin ?

Où est la liberté de voter quand on doit choisir entre préserver sa santé et celle de ses proches et remplir son devoir démocratique ?

Où est l’égalité du suffrage quand certaines tranches d’âge se sont massivement abstenues, parce qu’elles ont été désignées comme les plus sensibles au virus et enjointes à rester chez elles, alors même qu’elles sont généralement les plus assidues des scrutins ?

La loi qui valide « dans tous les cas » les résultats conclusifs du premier tour n’est pas constitutionnelle car elle valide le résultat d’une privation de liberté.

Pourquoi souhaitez-vous déposer des QPC dans tous les tribunaux administratifs de France ?

Vicky VALLIER : Une QPC, pour atteindre le Conseil Constitutionnel, doit passer deux barrages. Elle doit d’abord être examinée par le Tribunal administratif qui doit juger de sa recevabilité. Il doit notamment vérifier qu’elle s’applique au litige.

Certains juges pourront estimer qu’elle est pertinente, d’autres considérer qu’ils peuvent juger le contentieux sans l’éclairage du Conseil Constitutionnel. Ensuite, le juge transmet la QPC au Conseil d’Etat qui va décider, ou non, de la transmettre au Conseil Constitutionnel.

C’est sans doute le barrage le plus délicat car, dans cette affaire, le Conseil d’Etat est un peu juge et partie puisque, le 18 mars, avant sa présentation au Parlement, il a rendu au Gouvernement un avis sur le projet de loi selon lequel les opérations de vote du 15 mars « se sont, de manière générale, déroulées dans des conditions satisfaisantes »

Non, bien sûr, les conditions ont été tout sauf satisfaisantes ! Les QPC que nous avons rédigées et transmises à tous les membres de l’association seront donc déposées dans tous les tribunaux administratifs de France en appui de différentes protestations afin d’être certains qu’elles arrivent au Conseil d’Etat.

Et si le Conseil d’Etat décide de ne pas transmettre au Conseil Constitutionnel ?

Vicky VALLIER : Nous sommes décidés, parce que nous sommes certains de notre bon droit à saisir toutes les instances jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour que, a minima, la question de liberté du suffrage soit examinée.

Nous avons d’ores et déjà prévu d’attaquer directement en Conseil d’État certaines ordonnances qui sont en relation avec l’article 19 dont nous contestons la constitutionnalité. De plus, si le décret d’installation des nouveaux conseils municipaux, prévu également à l’article 19 de la loi d’urgence, était publié, nous l’attaquerions immédiatement par le biais d’un référé-suspension assorti lui-aussi d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité.

L’association « 50 millions d’électeurs ! » regroupe des maires et candidats de toute la France. Pourquoi l’avez-vous rejointe ?
Vicky VALLIER : L’association compte déjà plus de 4000 adhérents… des maires, des candidats de tous bords élus ou battus le 15 mars et même de simples citoyens qui estiment s’être fait voler l’élection de leur maire. A SEYSSES, comme partout en France, les électeurs se sont massivement abstenus, non pas parce qu’ils ne souhaitaient pas faire entendre leur voix, mais parce qu’ils ont entendu les multiples appels à rester chez soi du Gouvernement

Avis du Conseil d’Etat sur le projet de loi pour faire face à l’épidémie de COVID-19 (point numéro 4) amplifiés par la presse et les réseaux sociaux. Pour préserver leur santé et celle de leurs proches ils ont été contraints de s’abstenir.

Pour contrer l’omerta sur ce sujet de l’abstention inédite pour ce type d’élection il était nécessaire que nous puissions nous regrouper en dehors des partis politiques et des associations d’élus traditionnelles, en dehors de ce soi-disant « consensus politique » qui a contraint le Gouvernement à maintenir le scrutin du 15 mars dans des conditions empêchant la réelle expression de la démocratie.

PJ : – lettre ouverte au Conseil constitutionnel – Question Prioritaire de Constitutionnalité rédigée par les avocats de l’association que je m’apprête à déposer au tribunal administratif de Toulouse en appui de mon recours contre l’élection du 15 mars 2020.

Contacts presse : Vicky VALLIER Liste AGIR SDR commune de SEYSSES Mob : 06 07 96 63 82

Les fondateurs de l’association 50 millions d’électeurs Renaud George Président – Maire de Saint-Germain-auMont-d’Or Tél. 06 63 78 12 74 Yves d’Amécourt Vice-Président – Maire de Sauveterre-deGuyenne Tél. 06 10 75 11 19 Jean-Yves de Chaisemartin Secrétaire Général – Maire de Paimpol Tél. 06 38 90 71 69 Thomas Vidal Trésorier – Maire du Val d’Aigoual